site ouvert le 5 avril 1999
dernière mise à jour le 13 janvier 2018

 

 
auteur : Claude GOT

Connaissances accidentologiques

L'accidentologie est la discipline scientifique qui étudie les accidents. Le terme a été créé en France en 1968 par des chercheurs de l'Organisme National de Sécurité Routière (ONSER). Il ne doit pas être confondu avec l'accidentalité qui traite de la survenue des accidents (analogie avec criminologie et criminalité).

Exemples d'usage de ces deux mots :

  • l'accidentalité s'est accrue depuis le début de l'année 2014 et nous n'avions pas connu deux années consécutives de dégradation depuis 35 ans.
  • les études accidentologiques distinguent la sécurité primaire qui réduit le risque d'accident de la sécurité secondaire qui traite des moyens visant à réduire ses conséquences.

Exploiter des connaissances techniques pour fonder ou comprendre une politique destinée à défendre la liberté de se déplacer en sécurité sur les routes implique une formation initiale. Cette partie du site présente les éléments de cette formation dans un document de synthèse comportant douze parties, qui est l'équivalent d'un livre d'une centaine de pages résumant les bases de cette discipline. D'autres parties du site présentent des analyses plus complètes de problèmes particuliers, sous la forme de fiches thématiques développées progressivement. Elles approfondissent un sujet précis (le dommage corporel provoqué chez des tiers en fonction du type de véhicule, les systèmes de ralentissement par l'infrastructure, le risque accidentel sur les autoroutes en fonction de la densité de circulation etc.).

Un document court associé aux graphiques de base permet de s'initier aux fondements scientifiques et politiques du problème.

  • Destin ou accident ?
    L’accident est trop facilement considéré comme un événement imprévisible, inévitable, alors que les destinées qui s’achèvent tragiquement sur les routes sont le produit d'un système associant comportement individuel, outil de transport et environnement, dans des conditions qui  rendent le dysfonctionnement prévisible mais réductible. Des écrivains comme Roger Nimier, Albert Camus, Louis Nucéra, des hommes de spectacle tels que Coluche, ou Fernand Raynaud,  le directeur de Renault Pierre Lefaucheux, le directeur de La Dépêche du Midi Jean Baylet sont morts sur les routes pour des raisons qu’il convient de comprendre pour être en mesure de réduire l'accidentalité.
  • L’accidentologie
    C’est la discipline qui étudie les accidents. Elle a ses structures de recherche spécialisées, ses méthodes, ses limites. Si l’on veut éviter de réduire le discours sur les accidents à des propos de comptoir confondant la connaissance personnelle de la conduite et celle des accidents, il faut avoir un minimum de formation accidentologique.
  • Les statistiques
    Même si les nombres apparaissent comme un moyen de représentation réducteur de l’ampleur des drames humains provoqués par l’insécurité routière, il est nécessaire d’établir une quantification des différentes aspects du risque routier, notamment pour apprécier son évolution et nous comparer aux autres nations. Le but est de comprendre ce que l'on a réussi et ce que l'on n'a pas su faire, en regardant ailleurs pour trouver de nouvelles modalités d'action qui ont fait leurs preuves.
  •  Le kilométrage parcouru et la vitesse de circulation sont deux facteurs intervenant dans tous les accidents.
  • L’infrastructure
    Sa capacité à réduire les risques est sous-estimée. Il est pratique de commencer par analyser l’environnement routier avant d’aborder le rôle du véhicule et celui beaucoup plus complexe de l’usager.
  • Les véhicules
    Leur diversité, leurs performances, leurs caractéristiques dans le domaine de la sécurité primaire ou secondaire, en font des partenaires aux spécificités déterminantes dans la genèse ou la prévention de l’accident et dans leur capacité ou leur faible aptitude à protéger une fois l'accident survenu.
  • Les usagers
    Il est simplificateur de les désigner comme « responsables de plus de 90% des accidents par leur comportement ». Un usager a des capacités variables, il faut le placer sur une infrastructure sure et lui faire utiliser un véhicule adapté à ses capacités et à la réglementation, avant d’avoir le droit de lui reprocher ses inaptitudes et ses erreurs.
  • Les décisions politiques
    Dans une démocratie, les pouvoirs publics ont une délégation de pouvoir de la population pour assurer la sécurité routière. Ils jouent leur rôle avec un activisme et une efficacité variable depuis les premières réformes efficaces de la sécurité routière en 1973. La période 1997/2002 a été caractérisée par de nombreuses annonces et une faible efficacité, à l'opposé la période 2002/2007 a été marquée par des progrès très importants liés à une modification profonde de la politique de contrôle et de sanctions qui ne s'est pas limitée à la mise en oeuvre de contrôles automatisés de la vitesse. La situation est plus difficile à interpréter depuis l'automne 2006. La réduction de la mortalité est moins importante et irrégulière. La crise économique apparue en 2008 a modifié les comportements, le kilométrage annuel ne s'accroit que faiblement, le prix des carburants et les difficultés économiques des usagers sont des facteurs d'influence qui agissent dans le sens d'une réduction de l'accidentalité. A partir de 2014 les progrès se sont interrompus. 2014 et 2015 ont été deux années marquées par un accroissement de la mortalité, ce qui n'avait pas été observé depuis 1979/1980.
  • Les actions possibles
    Chaque composante du système de sécurité routière doit être améliorée, sans exclusive, sans parti pris, en sachant que les actions coordonnées se renforcent mutuellement et facilitent l’amélioration des résultats. Il faut avant tout éviter de placer les responsabilités sur un des acteurs du système, sans envisager les interactions avec ses partenaires.
  • L'histoire
    Il est utile de connaître le passé pour comprendre le présent. Nous sous estimons habituellement l'ancienneté du savoir validé.
  • Le vocabulaire de l’accidentologie
    On ne peut aborder sérieusement un domaine technique sans connaître le sens des termes spécifiques indispensables. Il faut à la fois éviter l’usage excessif d’un vocabulaire qui isole le spécialiste dans son jargon et l’excès de vulgarisation réductrice qui camoufle l’incompétence par un abus de termes simplificateurs.
  • Références
    Cette partie du site indique un nombre limité de références qui contiennent des informations indispensables pour comprendre l’accidentologie : données statistiques, fonctionnement du système de contrôle et de sanctions, rôle de la vitesse dans les accidents, bases de la sécurité par l’infrastructure, bases d’une politique de sécurité routière (livre blanc de 1988) etc.