janvier 2000
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Janvier 2000
Ce site est ouvert depuis environ 6 mois. Les remarques encourageantes ou
critiques qui m'ont été faites (par l'e-mail du site ou dans des forums de
discussion extérieurs ) m'incitent à répondre sur les points suivants :
- les textes publiés sur le site sont souvent longs et "lourds". C'est vrai
j'ai tendance à produire ce que je recherche sur l'internet, des
renseignements les plus complets possibles. Je vais fragmenter les pages
longues ou placer en tête un Table et des signets permettant d'accéder à
des parties de la page ouverte,
- l'e-mail du site n'est pas en première page. C'est une façon d'éviter que
ceux qui n'ont pas de pensée logique se jettent sur clavier et souris pour
m'envoyer des messages d'humeur sur ma pensée "politiquement correcte". Ceux
qui réfléchissent devinent en regardant la page d'accueil où peut se trouver
l'e-mail. Il ne faut pas confondre un site de ce type et un forum de
discussion. Que les passionnés de vitesse me disent qu'elle n'est pas
dangereuse n'a pas d'intérêt pour moi, cela fait trente ans que j'entends ce
type de phrase. Je préfère que l'on m'adresse des corrections d'erreurs sur
des liens qui auraient été rompus ou des références d'études
épidémiologiques ou accidentologiques,
- le site n'est pas référencé sur des moteurs de recherche. Il est encore
trop incomplet pour justifier un référencement. J'ai des dizaines de pages
en préparation, notamment sur les problèmes d'infrastructure,
- quelles sont les relations entre ce site et mes activités au sein du
CEESAR (Centre Européen d'Etudes sur la Sécurité et l'Analyse des Risques),
en collaboration avec les constructeurs automobiles, ou celles que je peux
avoir comme président du collège scientifique de l'OFDT (Observatoire
Français des Drogues et Toxicomanies) ou comme membre du Conseil
d'orientation de l'Observatoire de sécurité routière ? La réponse est
facile, j'ai une activité de recherche justifiant que je puisse dire
librement ce que je pense. Je considère cette attitude comme une obligation
professionnelle (lire le rapport Kourilsky-Vianey rédigé à la demande du
Premier ministre). Les procès qui ont profondément bouleversé la relation
entre les décideurs, les experts dans le domaine de la sécurité sanitaire
ont montré à quel point il était important que ces derniers puissent
s'exprimer librement. J'ai fait de nombreuses erreurs dans ma vie de
chercheur, le plus souvent quand je n'ai pas dit assez tôt et assez fort ce
que je pensais. Je n'ai pas l'intention d'en commettre d'autres pendant les
quelques années de mon activité à venir. Cette liberté de parole est
compatible avec un devoir de réserve justifiant de ne pas faire état sur ce
site de données acquises dans le cadre de mes activités avec ces organismes
sans l'accord de leurs responsables.
Le dossier du mois est consacré aux
limiteurs de vitesse et aux "boîtes noires". J'ai pris position depuis plus
de dix ans sur ce problème et la situation n'a pas évolué au cours des derniers
mois, mais un "vieux problème" peut prendre une actualité brutale quand des
faits nouveaux le propulsent dans les médias. Ces faits nouveaux sont les
attitudes (au pluriel !) successives prises par la France au niveau de
l'organisme de normalisation des Nations Unies à Genève (WP29) et le contexte
des décisions gouvernementales récentes dans le cadre de la sécurité sanitaire
(encéphalopathie spongiforme bovine). Il est difficile de prendre des décisions
immédiates et contraignantes dans des domaines où le risque est mal documenté
(principe de précaution) et de ne pas agir dans des domaines où le risque est
documenté et les mesures de prévention efficaces disponibles. Ne pas agir dans
un tel contexte va devenir redoutable pour des décideurs politiques. La
judiciarisation de la sécurité sanitaire (qui n'a pas que des avantages !) va
jouer un rôle décisif dans de tels dossiers.
Claude Got le 10 janvier 2000