analyse de la citation

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Analyse résumée des éléments exploités dans la citation


12 passages du livre sont considérés comme diffamatoires, numérotés de 1 à 12. Pour faciliter l’identification de ces passages dans l’ensemble du chapitre, une version numérique de ce chapitre a été produite, les passages cités étant soulignés. Le fichier correspondant a été dénommé Dch10gotetcitation
1.    Le premier passage mis en cause est le titre : La violence routière – des mensonges qui tuent
a.    L’implication de ce titre est évidente, ceux qui dénaturent les faits documentés par les chercheurs travaillant dans le domaine de la sécurité routière et militent contre des mesures adoptées par les pouvoirs publics, voire décrivent des méthodes permettant d’échapper aux sanctions, contribuent à différer la prise de décision ou altérer l’efficacité  des mesures contribuant à réduire la mortalité sur les routes.
b.    Le titre, comme plusieurs autres passages cités comme constituant une diffamation, n’est pas en lui-même une diffamation. Il le serait si les faits décrits dans le chapitre 10 pour ce qui concerne Airy Routier ne permettaient pas de conclure que ce dernier ait menti dans son livre, à propos de mesures importantes dans le maintien ou l’amélioration de la sécurité routière.
2.    Le second passage cité caractérise l’ensemble des procédés utilisés par Airy Routier pour dénaturer la réalité de l’insécurité routière et de sa prévention : L’association de procédés complémentaires permet de créer des synergies qui renforcent leur efficacité propre. J’utiliserai pour illustrer l’usage extensif de cette forme polymorphe de manipulation le livre d’xe "Routier Airy"Airy Routier : La France sans permis. L’auteur sait exploiter, avec un professionnalisme évident, toutes les méthodes connues de manipulation des faits, des concepts et des raisonnements. Elles vont du mensonge simple aux différentes formes de destruction des règles de la logique formelle, de l’épidémiologie et de la méthode scientifique. À cette panoplie du manipulateur, il ajoute l’abandon du respect de l’autre et des références qui fondent la vie en société
a.    La remarque générale faite à propos du titre est également valable pour ce second passage retenu dans la citation directe. Si Airy Routier n’utilisait pas les méthodes énumérées dans ce passage, les propos seraient diffamatoires, dans le cas contraire, ils ne le sont pas. Il faudra donc examiner chacun de ces comportements attribués à Airy Routier dans ce chapitre 10 du livre pour être capable de conclure à l’absence de l’un d’entre eux.
b.    Deux groupes de comportements sont distingués dans ce paragraphe, les uns relèvent de la réalité des faits et de leur interprétation, les autres relèvent de comportements sociaux et il conviendra de préciser si le mensonge est bien une absence de respect de l’autre et si les conseils donnés par Airy Routier pour éviter d’avoir à respecter les règles n’entrent pas dans le cadre de l’abandon des références qui fondent la vie en société.
c.    Le commentaire concernant la manipulation précise bien qu’il s’agit d’une accusation visant notamment le fait de « déformer ou de tronquer les informations dans le but d’influencer l’opinion des lecteurs ». Il s’agit bien de cela.
3.    L’allégation précise relevée dans ce passage est de même nature que celle retenue pour le titre et le passage 2. Il ne s’agit pas d’un raisonnement s’appuyant sur une preuve, mais de l’affirmation du délit de diffamation, sans analyser les faits précis rapportés par Claude Got à l’appui de ses dires, tant dans son livre que dans les documents rédigés par lui et accessibles sur le site www.securite-routiere.org. Il convient donc à ce stade de reconnaître une évidence, ce passage du livre serait diffamatoire si l’auteur n’apportait pas la preuve qu’Airy Routier dénature les faits pour convaincre.
4.    Nous pouvons faire ici un commentaire de même nature que pour les citations précédentes : ce passage serait diffamatoire si l’auteur n’apportait pas la preuve qu’Airy Routier trompe ses lecteurs en utilisant des méthodes déloyales pour convaincre ses lecteurs, allant du mensonge à l’usage de techniques d’influence.
5.    Le passage cité ici dans le but de produire une allégation précise constituant le délit de diffamation est également une hypothèse.  Ce passage du livre serait diffamatoire si l’auteur n’apportait pas la preuve qu’Airy Routier accumule une masse si importante de faits inexacts utilisés pour construire des raisonnements invalides qu’il est possible d’affirmer la volonté de tromper.
6.    Le commentaire de ce passage utilise la même méthode que pour les passages précédents. Les allégations précises de l’auteur du livre ne sont pas prises en considération. Affirmer qu’Airy Routier exprime des capacités de manipulateur expérimenté  lors de débats oraux serait diffamatoire seulement si la preuve de ce comportement n’était pas apportée par des arguments précis.
7.    Nouvelle affirmation du caractère diffamatoire d’un passage sans exploitation des preuves disponibles. Nier une réalité documentée est une manipulation.
8.    Quand un journaliste trompe ses propres collègues au cours d’un entretien rendu accessible au public sur une vidéo, il perd leur respect et ses références éthiques. Là encore cette affirmation ne serait une diffamation que si elle était fausse.
9.    L’analyse du passage n°9 comporte pour la première fois depuis le début de la citation l’exploitation d’un élément de preuve. Le texte du livre n’apporterait pas la preuve du caractère mensonger de la phrase attribuée par Airy Routier à Geneviève Jurgensen, lors d’un entretien avec François Mitterrand au cours de la grève des routiers de 1992. Le problème est particulièrement important pour la mise en évidence des procédés manipulatoires d’Airy Routier et ce point étant le seul de la citation à comporter un raisonnement complet, il est traité dans un document spécifique : (Pa1GenevieveJurgensen )
10. Dans le passage n°10, une comparaison est faite entre les techniques de manipulation utilisée par les sectes et les pratiques d’Airy Routier. La répétition de concepts facilement compréhensibles et sans fondement est une composante importante des  pratiques destinées à souder un groupe sur des dogmes simples, s’opposant à la complexité fréquente de la connaissance scientifique. Des expressions clés caractérisent ces pratiques et nous en citerons un certain nombre, par exemple le fait que la vitesse ne serait pas un facteur causal d’accident, mais un « facteur aggravant ». Cette absurdité accidentologique est assénée de façon répétitive et fait partie des « marqueurs » de l’appartenance à un groupe dogmatique au comportement sectaire se situant dans l’irrationalité et créant de toutes pièces ses références.
11. La citation du passage n°11 exprime une notion très proche de celle qui est mentionnée dans la citation précédente, la passion est le ciment de ces groupes irrationnels qui veulent s’opposer à tout prix à la diffusion de savoirs objectifs fondés sur la réalité des faits.
12. Le dernier passage retenu pour étayer la notion de diffamation est particulièrement important. La question posée est de savoir si un rédacteur en chef menteur et manipulateur a sa place dans un journal tel que le Nouvel Observateur et si un abonné à ce journal peut légitimement s’adresser directement aux responsables du journal pour poser ce problème. Cette fois encore, ce n’est pas la démarche en elle-même qui peut être considérée comme diffamatoire, mais le fait que cette démarche ne serait pas associée à une quantité suffisante de preuves du caractère menteur et manipulateur d’Airy Routier dans un livre qui fait mention de ses fonctions au Nouvel Observateur, dans une vidéo  et dans un entretien avec les lecteurs présentés sur le site du journal.
a.    Il convient donc de situer cette fois encore les démarches de l’auteur de «La violence routière – des mensonges qui tuent » dans la ligne de conduite qui est la sienne tout au long du livre. Il s’agit de lutter contre le déni de réalité et la manipulation des faits et des raisonnements.
b.    Il convient également de ne pas fixer comme objectif principal à cette démarche auprès des dirigeants du journal qui emploie Airy Routier comme une volonté de nuire à sa carrière professionnelle. Il s’agit d’abord de contribuer au maintien de la qualité d’un journal. Centrer le problème sur Airy Routier et non sur le journal est une inversion des priorités de Claude Got. Défendre les valeurs de la sécurité routière en dénonçant les dénis de réalité et défendre un journal auquel on tient quand on le lit depuis des décennies sont des démarches légitimes. La question principale est de déterminer si Airy Routier respecte dans ses écrits et ses affirmations orales, les principes éthiques du journalisme.
c.    Les démarches qui ont été effectuées auprès du Nouvel Observateur ont été faites dans la plus grande clarté. Après avoir été sollicité par Gérard Petitjean lors de la publication du livre d’Airy Routier et lui avoir dit ce qu’il en pensait, Claude Got a adressé une lettre au courrier des lecteurs du Nouvel Observateur qui a été publiée dans le numéro 2208 (DNOlettreGot15mars2007courrierdeslecteurs.pdf).  Il insistait déjà sur le fait qu’Airy Routier compromettait le Nouvel Observateur « car il y a des limites pour tordre la vérité et défendre sa délinquance quand on est journaliste ». Le Nouvel Observateur a reçu par ailleurs des lettres de lecteurs beaucoup plus violemment critiques que celle de Claude Got. Plusieurs passages de ces lettres ont été cités dans le courrier des lecteurs par le responsable de la rubrique, sous le titre « L’affaire Airy Routier », (DNOcommentaires15mars2007courrierdeslecteurs.pdf). Après la publication de «La violence routière – des mensonges qui tuent », Claude Got a adressé une nouvelle lettre au journal en décembre 2008 et elle a été publiée par le courrier des lecteurs le 24 décembre (DNOlettreGot24déc2008courrierdeslecteurs.pdf). Entre temps Airy Routier avait été à l’origine d’un conflit provoqué par la publication sur le site internet du journal d’un SMS attribué au président de la République. Cette démarche a abouti à une analyse très critique de l’attitude d’Airy Routier dans le numéro du 14 février 2008 par Jean Daniel sous le titre « une erreur ? oui » avec les commentaires suivant : « si j’avais eu l’information dont Airy Routier à disposé, je me serais empressé de m’en détourner ». Quand un journaliste ne respecte pas les personnes, le journal qui l’emploie est en danger car tôt ou tard il ne respecte pas non plus les faits. Le livre « La France sans permis » en donne la preuve.
d.    L’affirmation que Claude Got « ne pouvait pas mener une enquête sérieuse sans recueillir les explications »  d’Airy Routier est particulièrement surprenante. C’est Airy Routier qui devait conduire une enquête sérieuse avant d’écrire son livre, en rencontrant éventuellement  Claude Got qui est cité 13 fois dans le livre, qualifié d’ayatollah et de Torquemada, avec des déformations caractérisées de ses objectifs  et de ses méthodes. Claude Got n’a pas produit un travail d’enquête analysant a posteriori l’avis d’Airy Routier sur son livre, son objectif était d’analyser le contenu du livre d’Airy Routier, puis d’entendre ou de lire ses réactions publiques à son analyse. Il a utilisé ses connaissances pour mettre en évidence l’ampleur de la désinformation contenue dans ces documents. Il n’avait donc pas à « recueillir les explications de ce dernier » pour pouvoir analyser ses erreurs et ses manipulations. A ce niveau de contradictions, la citation échappe à toute rationalité.


Conclusions de l’analyse résumée du contenu de la citation
1.    La plus grande partie des passages retenus par la citation affirment le caractère diffamatoire des propos retenus sans leur associer les preuves de leur fondement et sans discuter ces preuves, alors qu’elles sont présentées dans le livre.
2.    Un passage concerne un fait précis qui est contesté (passage n°9). Le témoignage de Geneviève Jurgensen pourra préciser si elle a tenu ou non face au président Mitterrand la phrase qu’Airy Routier lui attribue.
3.    Les démarches de l’auteur auprès du Nouvel Observateur ne peuvent être appréciées que par rapport à l’intérêt du journal et de ses lecteurs. Il convient de ne pas les centrer sur Airy Routier en inversant le raisonnement. Le problème est de savoir si les mensonges et les manipulations d’Airy Routier sont nuisibles à la réputation du journal qui l’emploie ! Ce n’est qu’après avoir jugé de la réalité des mensonges et des manipulations d’Airy Routier qu’il est possible de dire si les motivations d’agir auprès du Nouvel Observateur étaient légitimes ou non pour un abonné du journal. La lettre de Claude Got publiée par le Nouvel Observateur le 15 mars 2007 situe le débat au fond, sur le problème posé par la promotion de véhicules inutilement rapides à une période où l’on sait qu’il faut renoncer à ce type de véhicule.