la vitesse

Comprendre le rôle de la vitesse dans la survenue des accidents et leurs conséquences est indispensable pour pouvoir en parler de façon légitime. Cette compréhension suppose une connaissance minimale du vocabulaire caractérisant les différentes formes de vitesse.

L’accidentologie est une discipline de recherche qui a une particularité. Tout le monde conduit ou est conduit, et la majorité des « usagers » ont des certitudes inébranlables sur les accidents, leurs causes et leur prévention. D’autres disciplines sont confrontées à cette pratique extensive de la construction de références personnelles, de la fabulation et du déni, par exemple la nutrition. Les conséquences ne sont pas négligeables. Il est difficile de développer des politiques de prévention quand l’état des connaissances est contesté en permanence, notamment par des journalistes ou des intervenants ayant accès aux médias, et dont les conflits d’intérêts sont évidents, qui vont diffuser leur désinformation.

La première étape dans la compréhension d'un accident est l'acceptation de la complexité d'un événement qui traduit la défaillance du fonctionnement d'un système qui associe des usagers, des véhicules et des infrastructures.

La rupture dans le déroulement normal d'un trajet utilisant un ou des véhicules doit être appréciée dans le temps. Il y a un pré-accident qui s'est construit sur le long terme. Le développement des véhicules à moteur et des infrastructures adaptées à leur usage à son origine a la fin du 19ème siècle. L'apprentissage et la pratique de la conduite s'inscrivent également dans le temps long. Quelques secondes avant l'accident, un ou des usagers, avec leur expérience, leurs préoccupations ou leur euphorie du moment, leur niveau de fatigue et donc d'attention, vont être confrontés à une difficulté qu'ils ne pourront pas ou ne sauront pas résoudre. La conséquence sera une collision, une sortie de voie ou d'autres événements qui vont aboutir à l'application de forces capables de dépasser le seuil de tolérance d'un humain. Les blessures peuvent être légères, elles peuvent provoquer un handicap définitif ou la mort.

C'est la variation de la vitesse produite par un choc qui va provoquer la majorité des blessures. Plus rarement c'est un écrasement qui peut se produire à une vitesse très faible, par exemple quand un enfant passe derrière un véhicule en stationnement qui commence une manoeuvre en marche arrière, ou un usager de deux roues qui fait une chute devant un véhicule ou le long d'un poids lourd qui tourne à droite sans l'avoir vu. Avoir une maîtrise minimale des différentes définitions de la vitesse, des forces, des décélérations, de l'énergie, des quantités de mouvement est un prérequis permettant de commenter les modalités de production des accidents.

Il n'y a que deux facteurs intervenant dans tous les accidents, la vitesse et le déplacement.

Evaluer le risque lié à la vitesse est un objectif prioritaire dans l'analyse des facteurs intervenant dans la production des accidents. Il suppose une très bonne connaissance de l'évolution des vitesses de circulation sur les différents réseaux. L'importance de cette démarche est sous estimée en France par les pouvoirs publics. L'observatoire des vitesses est dans une situation de faillite.