airy routier et le nouvel observateur

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La place de l'automobile et d'Airy Routier au Nouvel Observateur

Airy Routier n'est pas un automobiliste ordinaire qui, par inattention ou négligence, a commis des infractions redevables de contraventions lui enlevant quelques points sur son permis, c'est un délinquant de la route qui a continué à conduire alors que son permis de conduire avait été annulé pour de multiples infractions et qu’il avait déjà été contrôlé sans permis. Rappelons que la conduite sans permis est un délit condamné sévèrement en cas de récidive. L’article L-221-2 du code le punit de deux années de prison. Par ailleurs Airy Routier est rédacteur en chef de la rubrique « Enquêtes » du journal « Le Nouvel Observateur ». Etant abonné au Nouvel Observateur et lisant auparavant France Observateur, j’ai une bonne connaissance de ce journal. Je le considère comme intelligent et respectable. Il a en outre été porteur de valeurs dans des moments difficiles de notre histoire, très spécifiquement au moment de la guerre d’Algérie. La première question que l’on doit se poser est donc de comprendre comment le profil de journaliste illustré par Airy Routier peut se retrouver rédacteur en chef de la rubrique enquête du journal. Le cynisme affiché est une caractéristique fréquente dans le milieu du journalisme, comme d'ailleurs dans le milieu médical, ce peut être une forme superficielle de défense et de réaction face à un monde difficile dont il faut parfois s'échapper par une prise de distance critique. Si cette caractéristique imprègne une pratique professionnelle, la situation devient toute autre, surtout quand elle s'associe au mensonge. Porter un regard désabusé sur certains comportements est une attitude, manipuler et désinformer est une pratique d'une autre nature.

Ceux qui analysent les difficultés de la presse écrite savent que la pression économique sur ce type de média, concurrencé par la télévision et les gratuits, les conduit à adopter des stratégies de survie. Accepter dans leurs pages des textes qui sont la négation de leur éthique et de leurs objectifs fait hélas partie de ce comportement utilitaire. Quand le Nouvel Observateur  fait un numéro spécial sur l’écologie et présente l’essai d’une Mercedes à hydrogène dont les caractéristiques de consommation, avec ou sans hydrogène (qu’il faut bien produire !), sont en contradiction totale avec la lutte contre l’effet de serre, on comprend la gravité d’une telle situation.

La rubrique enquête du Nouvel Observateur dirigée par Airy Routier a pour grand reporter Olivier Péretié . C’est lui qui assure les pages essais de nouvelles voitures dans la revue. Dans les derniers numéros, il n’essaye pas les modèles raisonnables sur lesquels repose l’avenir de la planète (et encore !), mais les modèles les plus puissants. Cela donne les phrases suivantes :

 Les publicités pour les voitures publiées par le Nouvel Observateur mettent en évidence des faits importants :

 La personnalité d’Airy Routier est abordée sans ambiguïté dans le numéro du Nouvel Observateur du 1er mars 2007 qui présente son livre sur 4 pages avec de nombreuses critiques. Serge Raffy commence son article ainsi « Démago le bouquin d’Airy Routier ? sans aucun doute. Un type qui part en croisade contre les interdits, radars, flics en tout genres, limitation de vitesse, alcootests, caresse forcément notre beaufitude dans le sens du poil. Que dit-il à grands coups de hache populiste ? Que le citoyen automobiliste est une malheureuse victime des lobbies de la Sécurité routière ». Gérard Petitjean fait une analyse de bonne qualité, raisonnée, du livre, mais avec à mes yeux un oubli de taille, il ne dit pas que la désinformation et l’accumulation d’erreurs sont la principale caractéristique du livre.

 Le contexte humain et social de l’action de l’auteur est donc très lisible. Il fait partie des citoyens, par ailleurs bien insérés socialement, qui décident qu’une partie des codes établis par la société ne doivent pas s’appliquer à eux. Ils veulent protéger leurs jeux avec la vitesse. Dans ce but ils tentent d’associer à leur combat et de compromettre un nombre important de citoyens en banalisant leur délinquance de façon à tenter de justifier leur attitude. Le procédé de base est le mensonge et la construction d'une désinformation de ceux qu’ils tentent de convaincre et qui pour nombre d’entre eux sont tout disposés à être convaincus. Ces personnes sont des asociaux dangereux. Si ceux qui ont la parole dans les médias peuvent promouvoir impunément une asocialité grave (plus grave que le vol, il s'agit de la mort des autres) la société est en danger, car elle n’a plus aucun argument pour s’opposer aux autres formes de délinquance. Si un journal comme le Nouvel Observateur commente sur quatre pages le livre en expliquant qu’Albin Michel, éditeur tout aussi sérieux et inséré socialement que l’Observateur, est capable d’aller lui aussi à la soupe et de tirer à 60 000 exemplaires cette imposture, notre société est mal partie.

Il est donc intéressant de suivre les réactions des lecteurs du Nouvel Observateur à une telle situation et je publierai sur le site les documents nous donnant des indications sur cet aspect particulier du problème. Il ne s'agit pas de savoir si la diversité de l'opinion des rédacteurs est une bonne chose pour un journal, c'est une évidence, mais de savoir si un rédacteur en chef aussi menteur et manipulateur qu'Airy Routier a sa place dans un journal tel que le Nouvel Observateur.