avis des candidats de 1995

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Les positions des candidats exprimées avant l'élection de 1995

Le constat de 1988 avait incité cinq médecins à interroger les candidats sur leurs intentions. La question était formulée de la façon suivante :

"Pour éviter que l'anticipation de l'amnistie provoque plusieurs centaines de morts supplémentaires sur nos routes, êtes vous décidé à ne pas demander l'amnistie des délits routiers mettant en cause la sécurité ?"

Les réponses ont été :

Edouard Balladur : "Oui sans hésitation. Toutefois dans le domaine complexe de la lutte contre les comportements à risques, les mesures coercitives n'ont d'effet bénéfique et durable sur la santé qu'a condition d'être accompagnées d'un véritable programme d'éducation à la santé. Je suis donc tout à fait prêt à faire ce geste ponctuel et symbolique et à exclure de l'amnistie les délits routiers mettant en cause la sécurité, étant entendu que cette décision devra être accompagnée d'une campagne d'information sur le sujet"

Jacques Chirac : " L'amnistie présidentielle en matière de contraventions répond à une tradition républicaine constante et au souci d'apaisement qui accompagne la prise de fonction d'un nouveau président. Toutefois j'ai indiqué qu'il ne pouvait être question d'étendre cette amnistie aux récidivistes de contraventions routières qui révèlent une conduite dangereuse au volant".

Robert Hue : "Les précédentes lois d'amnistie excluaient la conduite en état d'ivresse et les délits de fuite. Je suis partisan du maintien de ces restrictions."

Lionel Jospin : "En matière d'amnistie, je m'en tiendrai à la tradition républicaine, ce qui exclut tout laxisme sur les comportements que votre lettre évoque et, en particulier, ceux mettant en péril la vie d'autrui."

Jean-Marie Le Pen : "Il faut cesser de considérer les automobilistes comme des irresponsables. L'amnistie des contraventions fait partie de la tradition républicaine et je n'entends pas m'y soustraire. Seules en seront exclues les contraventions faisant suite à des accidents graves provoqués par des conducteurs sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool."

Dominique Voynet : n'a pas fait de réponse explicite à la question concernant l'amnistie,  mais a accepté de façon globale les propositions concernant l'automobile sous la forme suivante "Je partage entièrement vos objectifs et propositions en la matière".

Nous avions adressé à différents médias ces réponses, mais leur publication a été irrégulière et souvent tardive. Il me semble impossible d'évaluer leur influence sur les comportements, en fonction notamment des sondages qui indiquaient une remontée régulière des intentions de vote pour Jacques Chirac par rapport à Edouard Balladur et donnaient donc une crédibilité plus grande à l'hypothèse d'une amnistie des infractions au code de la route.