la dégradation des résultats du début 2014

17 juin 2014 : 100 tués en plus au cours des cinq premiers mois de 2014 est un fait inquiétant.

J'ai analysé dans un texte d'une cinquantaine de pages que je mets en ligne sur le site la perte de toute rationalité dans la gestion de la politique de sécurité routière au cours des deux dernières années. Elle ne peut produire que la dégradation des résultats. Le déroulement de la réunion plénière du Conseil National de la Sécurité Routière qui s'est tenu le 16 juin confirme mes interprétations les plus pessimistes. L'annonce par le Ministre de l'Intérieur de son choix d'une expérimentation sur un nombre limité de voies de l'abaissement à 80 km/h de la vitesse maximale sur le réseau bidirectionnel, alors que le CNSR n'avait pas encore étudié le rapport de sa commission, ni voté de recommandation, exprime son peu de respect pour l'institution.

Le vote du CNSR a retenu la proposition de sa commission de "réduire la vitesse maximale autorisée (VMA) à 80km/h sur l’ensemble du réseau des routes bidirectionnelles, c’est à dire les routes où les voies ne sont pas séparées par un terre plein central, aujourd’hui limité à 90km/h". La proposition de la commission recommande par ailleurs de "s’appuyer sur l’avis du comité des experts pour les modalités de mise en oeuvre, ou d’une expérimentation de la mesure". Cette phrase offre la possibilité aux pouvoirs publics de commencer par une telle expérimentation, sans l'appliquer à l'ensemble du réseau dans l'attente de ses résultats. J'expliquerai dans un complément de mon analyse pourquoi ce choix serait une erreur grave. Si cette expérimentation est sérieuse, il faudra plusieurs années avant d'en obtenir les résultats. Si elle n'est pas sérieuse, elle aura servi à différer la mesure et les décideurs auront alors sur la conscience un nombre de tués qui pourra être évalué. Rappelons que la pratique d'une expérimentation dans un domaine où il n'y a pas d'incertitude n'est qu'un prétexte inacceptable pour ne pas décider.