La loi sur les mobilités a introduit le 6 juin dernier un amendement permettant aux présidents des départements de remonter à 90 km/h la vitesse maximale sur des voies départementales. Une loi concernant la première cause de mortalité des jeunes adultes se situe dans le domaine régalien de l'Etat. Permettre de décider n'importe quoi dans un domaine aussi important exprime une dégradation grave du sens des responsabilités aux niveaux les plus élevés de l'Etat.
Un groupe limité de scientifiques a produit au cours des deux dernières années des cartes mettant en évidence l'accidentalité au niveau des voies. Nous allons poursuivre ce travail en mettant en évidence les erreurs et les fautes des Présidents départementaux qui prennent la décision d'accroitre la vitesse, donc l'accidentalité.
L'Observatoire National interministériel de la sécurité routière a publié dans son bilan pour l'année 2018 la mortalité moyenne rapportée à 1 million d'habitant pour la période 2014-2018.
- Pour la Haute Marne, rapportée à l'ensemble de la population, tous âges confondus, elle est de 96 tués et cette valeur est particulièrement élevée, il n'y a que 8 départements en France qui dépassent ce niveau de risque accidentel.
- Dans ce même département, rapportée aux 18-24 ans, la valeur s'élève à 291, il n'y a que 7 départements qui ont un niveau de risque plus élevé
Les commentaires concernant la décision du Président de la Haute Marne de remonter la vitesse à 90 km/h seront :
- les motivations produites par Nicolas Lacroix. Elles sont
simples " "En Haute-Marne,
la mobilité passe par la voiture ".
Rappelons que :
- le passage de 90 à 80 accroit de 5 secondes par km au maximum, le temps de parcours et que dans la réalité les temps mesurés ont été en moyenne de 1 à 2 secondes. La mobilité n'est pas en danger !
- ce sont les grandes agglomérations et leur périphérie qui ont des densités de circulation ralentissant les usagers dans des proportions très supérieures à celles observées dans les départements à faible densité de population.
- les erreurs relevant d'une absence de connaissances accidentologiques.
- les erreurs factuelles concernant l'accidentologie du département.
- Le texte joint est un début d'analyse : Analyse des décisions de la Haute_Marne