concept luxembourgeois du permis à points

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Texte publié sur le site gouvernemental Luxembourgeois lors de la mise en œuvre du permis à points
(http://www.gouvernement.lu/dossiers/transports/permis-points/index.html )

Concepts de permis à points appliqués dans d'autres pays européens

Le concept du permis à points a été introduit pour la première fois au Connecticut aux États-Unis en 1947 avant d'être repris par l'ensemble des autres États fédérés d'Amérique, le Canada, l'Australie, le Japon ainsi qu'un nombre croissant de pays européens, tels que l'Allemagne (en 1961), le Royaume-Uni (en 1982), la France (en 1989) et la Belgique (en 1990).
Le motif principal à la base du concept tient au souci de disposer d'un moyen mieux approprié pour lutter contre les délinquants routiers récidivistes et pour détecter les conducteurs à risques, qui se caractérisent par la haute fréquence et la gravité des infractions commises en matière de circulation routière. Il s'agit d'organiser une progressivité appropriée des sanctions, car l'impunité des multi-infractionnistes ne doit pas pouvoir se laisser "acheter" par le paiement de l'avertissement taxé sans autre conséquence sur le plan pénal ou en relation avec le droit de conduire.

Le permis à points se présente dans ces conditions comme contribution à la pédagogie de prévention des accidents en responsabilisant le conducteur non seulement sur l'infraction individuelle qu'il risque de commettre, mais également sur son comportement en général face aux exigences de sécurité routière. Le système à mettre en place repose dès lors sur la dissuasion tout en comportant une perspective de réhabilitation pour les délinquants dont le droit de conduire a été ou risque d'être suspendu dans le cadre de l'application du permis à points.

Dans les modèles légaux passés en revue, le permis à points et la suspension du droit de conduire inhérente au concept coexistent toujours avec le système de répression pénale des infractions routières ainsi qu'avec les mesures administratives de déchéance du droit de conduire. De ce fait un certain chevauchement du concept tant sur l'organisation judiciaire que sur l'action administrative est inévitable; en effet, le nombre de points à mettre en compte est pour partie directement fonction des infractions pour lesquelles l'intéressé a été condamné par les tribunaux pénaux, même si la suspension du droit de conduire prévue dans le cadre du permis à points doit en elle-même être considérée comme mesure administrative. L'autre élément est constitué par les avertissements taxés décernés par la police grand-ducale en relation avec les contraventions du Code de la route à reprendre dans le catalogue des infractions prises en compte pour le permis à points.

Tous les modèles légaux examinés comportent, à l'exception de celui prévu par la loi française, un système d'addition de points d'inaptitude générés par les infractions commises qui, en atteignant une certaine somme (variant d'un pays à l'autre), donnent lieu au retrait temporaire du permis de conduire. En France, tout conducteur dispose par contre d'un capital initial de points duquel un nombre déterminé de points est retranché à chaque infraction, l'épuisement intégral du capital entraînant la suspension du droit de conduire.
Tant l'importance du capital de points prévus que le catalogue des infractions retenues pour être prises en considération dans le cadre du système sont très variables d'un pays à l'autre.
L'équilibre interne des différents systèmes consultés est conditionné par la relation entre l'étendue du champ des infractions considérées et leur pondération exprimée en nombre de points, par la relation entre cette pondération et le nombre de points requis pour déclencher la suspension du droit de conduire, par la relation entre le nombre de points entraînant la suspension et la durée de cette suspension, etc,... C'est dire qu'une comparaison des différents modèles étrangers s'avère difficile, voire impossible. Toutefois, la consultation des dossiers étrangers permet néanmoins de dégager un certain nombre d'aspects communs et d'analogies: