analyse de l'accidentalité mensuelle

Résumé

Pour pouvoir affirmer avec un risque très faible d'erreur que la LOPPSI2 et ses auteurs ont tué avant même la publication de la loi, par incompétence, inconscience ou malfaisance, il convient de décrire le contexte statistique de la mortalité routière de janvier 2011.

La première cause d'erreur consiste à donner un sens à une forte  variation, sans avoir pris en compte le second terme de la comparaison. Le mois correspondant de l'année précédente peut avoir été anormalement bon du fait d'une circulation très faible et l'accroissement constaté l'année suivante n'est en fait que le retour à une situation "normale". Quatre des cinq mois avec un accroissement de plus de 20% de la mortalité relevaient de ce type d'explication.
Le seul cas ne pouvant être expliqué par ce type de constat est le mois de février 1988. Il se situait dans la période précédant l'amnistie présidentielle de 1988 et j'ai analysé l'effet dévastateur de l'anticipation des amnisties dans plusieurs textes disponibles sur le site www.securite-routiere.org

La dégradation des résultats de janvier 2011 ne s'explique pas par un mois de janvier 2010 exceptionnel, elle exprime autre chose, car elle est trop importante pour relever d'une variation aléatoire. Sa survenue au terme du débat devant le parlement visant à "réduire la pression" exercée sur les automobilistes par le dispositif du permis à points permet de conclure à une relation causale avec un risque d'erreur très faible.

De septembre à décembre 2010, l'initiative du sénateur Fouché apparaissait peu crédible, le président de la République avait affirmé qu'il n'accepterait pas le laxisme dans ce domaine. Son rôle dans le succès de la politique conduite de 2002 à 2007 rendait ses propos crédibles. L'adoption par l'Assemblée nationale de l'article 28 bis modifié le 16 décembre, confirmé par le Sénat le 20 janvier a modifié la perception du risque lié à la perte de points de permis par les usagers . Ils ont pu commettre de "légers excès de vitesse" avec l'esprit plus "libre", les manipulateurs de connaissances ayant répété dans tous les médias et devant les Assemblées que les petits excès de vitesse n'étaient pas dangereux.

Dans le domaine de l'insécurité routière, les dénis de réalité tuent. Nous venons d'en avoir une nouvelle fois la preuve, avec un risque d'erreur très faible. Les variations rapides et importantes  de la mortalité accidentelle sur les routes sont documentées. Si nous éliminons les comparaisons avec  un mois exceptionnellement favorable de l'année précédente, les causes identifiables sont :

Les précautions à prendre dans l'usage des comparaisons mensuelles

La pratique qui consiste à dire : "403 tués en juin 2009, par rapport à 306 en juin 2008 indique une croissance très forte (+31,7%)" est à la fois exacte et incomplète. Une variation dépend de deux valeurs et il convient de vérifier comment la valeur précédente se situait elle même dans la série de mois comparés.
La dégradation très importante des  résultats de juin 2009 par rapport à 2008 est évidente, mais si l'on regarde le nombre de tués de juin 2007 (384 tués)  il apparaît que le mauvais résultat de 2009 était avant tout la conséquence du résultat exceptionnellement bon de 2008. Si on compare juin 2009 à juin 2007, l'accroissement du nombre de victimes a été de 5%.
Il faut donc se méfier des jugements partiels et comparer les séries mensuelles de plusieurs années pour établir la proportion moyenne de tués d'un mois particulier. Il faut ensuite comparer ce mois à sa contribution moyenne dans la mortalité annuelle.
 
Choix de la période de référence pour calculer la valeur moyenne de la fraction de mortalité annuelle observée en janvier
Pour calculer cette contribution moyenne d'une mortalité mensuelle à la mortalité annuelle, il est préférable de ne pas tenir compte de 2002 qui a été une période de transition avec des variations de mortalité très importantes d'un mois à l'autre. Le graphique ci-dessous a été établi pour la période 2003/2010 (8 années). La part de chaque mois dans la mortalité de l'année a été calculée. La somme de ces valeurs mensuelles observées divisée par 8 indique la contribution moyenne d'un mois aux morts de l'année.

contributions mensuelles à la mortalité
 
Le graphique suivant illustre les variations de la contribution de janvier à la mortalité de chaque année depuis 2003. Il permet de voir que janvier 2009 a été le meilleur mois de janvier de la série (6,74% des morts de l'année) et 2007 le plus mauvais (8,54% des morts de l'année).

contributions des mois de janvier à la mortalité

Si  l'on applique cette proportion moyenne de 7,4% des tués correspondant à un mois de janvier moyen pour  l'année 2010 avec 3994 tués, le nombre correspondant à cette proportion est de 296 tués. C'est cette valeur qu'il faut avoir à l'esprit pour porter un jugement sur les résultats de janvier 2011 et non les 273 tués de janvier 2010 (267 tués pour les résultats provisoires donnés en février 2010, puis 273 tués pour les résultats consolidés)

Les valeurs observées pour les trois derniers mois de janvier étaient de :
- 327 tués en 2008, année pendant laquelle 4275 usagers de la route ont été tués. 7,4% de 4275 = 316 et l'on peut donc considérer que le résultat observé était proche d'un mois de janvier moyen.
- 288 tués en 2009, année pendant laquelle 4273 usagers de la route ont été tués. 7,4% de 4273 = 316 et l'on peut donc considérer que ce mois de janvier avait été légèrement moins dangereux que la moyenne.
- 273 tués en janvier 2010, année pendant laquelle 3994 usagers de la route ont été tués. 7,4% de 3994 = 296 et l'on peut donc considérer que ce mois de janvier 2009 était également moins dangereux que ce que l'on pouvait attendre au cours d'une année avec 3994 tués.
Si l'objectif fixé par le président de la République de 3000 tués fin 2012 devait être atteint, 7,4% de 3500 tués fin 2011 correspondent à 259 victimes en janvier 2011, cette valeur est très éloignée des 331 observés.

Les analystes de l'accidentalité évaluent les facteurs objectifs qui permettent d'expliquer une fraction de ces variations. Un mois peut avoir 4 ou 5 week-ends et la mortalité est plus élevée pendant la fin de semaine que pour les autres jours, un jour férié peut également intervenir. La météorologie agit principalement en augmentant ou en diminuant les kilomètres parcourus. Un enneigement très important peut réduire à la fois le kilométrage et la vitesse. Dans ce contexte hivernal, les accidents à faible vitesse peuvent être plus nombreux au kilomètre parcouru, mais le nombre de tués est faible (très peu de 2 roues sur les routes et les voitures actuelles sont très protectrices à faible vitesse avec leurs qualités structurelles, les ceintures et les sacs gonflables).

Quand on est confronté à une très forte variation de la mortalité dans le sens d'une aggravation, l'aléa climatique ne joue pas sur le mois écoulé. Il faut étudier une séquence de mois identiques pour éliminer une comparaison avec un très bon mois et analyser ensuite le groupe résiduel des fortes augmentations de la mortalité avec le mois correspondant de l'année précédente qui ne sortait pas de l'ordinaire. Pour mieux comprendre ces situations,  j'envisagerai deux périodes. D'une part la période récente de forte diminution du risque qui a commencé en 2002 et d'autre part la période longue commençant en juillet 1974 (un an après le début de la décroissance de l'accidentalité en France qui est intervenue au milieu de l'année 1973).

L'objectif est de répondre à deux questions pour les mois "atypiques" :
·         le résultat peut-il s'expliquer par une anomalie importante du mois de l'année précédente utilisé pour la comparaison ?
·         le résultat peut-il s'expliquer par un facteur causal particulier intervenu pendant le mois pris en considération et qui n'existait pas l'année précédente ?
 
Résultats
Au cours des 100 mois qui vont des Etats généraux de la sécurité routière de septembre 2002 (qui ont marqué le début de la période de définition et de mise en oeuvre de la réforme voulue par Jacques Chirac) à décembre 2010, nous pouvons faire les bilans comparatifs  mensuels et les analyser pour éviter d'attribuer un excédent de risque à un mois particulier alors que c'est le mois de l'année précédente qui était "atypique" (du fait de variations aléatoires ou d'événements protecteurs : neige, grèves, prix des carburants etc).


                mai 2008 (399 tués soit +15.3% par rapport à mai 2007 avec 346 tués), le mois aurait provoqué le décès de 367 usagers s'il avait été dans la moyenne des mois de mai (8,6% des tués de l'année pour une année 2008 avec 4275 tués).  A l'opposé, mai 2007 et ses 346 tués pour une année 2007 avec 4624 victimes aurait eu un bilan de 397 tués s'il avait été dans la moyenne des mois de mai. Nous avons donc observé un différentiel important en mai 2008 provoqué par le fait qu'il était comparé à un bon mois de mai précédent et qu'il était lui même un mauvais mois.

                 octobre 2008 (440 tués soit +19,6% par rapport à octobre 2007 avec 368 tués) ), ce mois aurait dû provoquer 398 décès s'il avait été dans la moyenne des mois d'octobre (9,3% des 4275 tués de 2008). Le mois de comparaison de l'année précédente, octobre 2007,  avec 368 tués observés pour un bilan annuel de 4624 aurait permis d'observer la mort de 430 usagers si sa mortalité avait été de 9.3% de ce bilan. Là encore nous avons un mauvais bilan d'octobre 2008 qui est la conséquence d'une situation doublement défavorable. Ce mois est moins bon qu'il n'aurait du l'être et on le compare à un mois qui lui a été meilleur que ce que l'on pouvait prévoir.

                juin 2009 (403 tués soit +31,7% par rapport à juin 2008 avec 306 tués) cet accroissement exceptionnel était cette fois encore dû à un double effet. Ce mois était mauvais par rapport à la moyenne des mois de juin. Pour un bilan annuel de 4273 tués, 8.6% représente 367 victimes soit 36 tués de moins, et le mois de juin 2008 qui avait été très bon avec ses 306 tués, en aurait compté 367 si la proportion de 9.6% de 4275 avait été respectée. Nous verrons qu'il y a une très bonne explication à ce bon mois de juin 2007, le prix du pétrole qui s'était envolé à 135$ le baril.

La conclusion pour cette période est que nous n'avons pas observé de dégradations de la mortalité supérieures à 15% sans qu'elle soit explicable par l'effet dominant d'une comparaison avec un mois aux résultats très favorables l'année précédente. Dans ces trois cas, la question sans réponse est l'extraordinaire résultat de juin 2008 avec 306 tués (-20% par rapport à 2007 qui était un mois moyen). Il serait intéressant de reprendre ce mois en comparant les typologies d'accidents à celles de 2007 et de 2009.
 
L'analyse longue de 438 mois allant de juillet 1974 à décembre 2010.
Le seuil de 20% d'accroissement de la mortalité du mois par rapport au mois équivalent de l'année précédente est très discriminant car seulement cinq mois ont dépassé ce seuil.
La proportion est donc de 5/438 x 100, soit de 1,14%
Comme pour la période 2003/2010, il convient d'analyser ces cinq cas exceptionnels pour identifier les "faux mauvais résultats", c'est à dire ceux qui sont avant tout la conséquence d'un résultat très favorable du mois équivalent de l'année précédente. Le mauvais résultat n'est alors qu'apparent et traduit le retour à une situation normale. Quatre  mois appartiennent à cette typologie et nous verrons que l'un d'entre eux se rapproche du cas unique qui relève d'un contexte très différent.

- juin 2009 (+31,7%)  a déjà été envisagé pour la période 2002/2010. La dégradation apparente était liée à un très bon résultat en juin 2008 (-20,31%). Il est surprenant d'avoir un résultat exceptionnel en juin, c'est habituellement la neige qui réduit la circulation et peut produire un effondrement de la mortalité, nous le verrons ci-dessous pour l'analyse notamment de janvier 1985/1986. Recherchant un "facteur exceptionnel", j'ai repris les courbes d'évolution du prix du pétrole brut dont je me souvenais qu'elles présentaient un pic en 2008. Bonne pioche, le prix du pétrole brut a grimpé rapidement en mai, dépassant 130 £ le baril le 26 mai 2008, il est demeuré élevé tout le mois de juin, le pic de valeur a été atteint le 11 juillet, avec ensuite une chute rapide du prix lié à la réduction de la demande du fait de la crise économique, le point bas étant atteint à Noël 2008 avec 35 $ le baril. L'hypothèse la plus plausible est que les usagers épouvantés par cet accroissemnet exceptionnel du prix du carburant ont réduit leur vitesse de circulation et donc l'accidentalité (une nouvelle preuve de l'importance des comportements moyens dans les évolutions de l'accidentalité, une faible variation de la vitesse moyenne réduit fortement la mortalité). Il est également intéressant de noter la différence très importante pour ce mois de juin 2008 entre les données provisoires et les données définitives. Alors que les corrections statistiques faites sur les données pour évaluer un résultat mensuels produisent habituellement des résultats inférieurs à ceux du bilan consolidé (par exemple 267 tués dans le bilan provisoire de janvier 2010 et 273 dans le bilan définitif) l'estimation provisoire de juin 2008 était de 321 tués et finalement la valeur consolidée a été de 306.

- janvier 1998 (+36,72%)  a été précédé d'un mois de janvier 1997 caractérisé par une réduction de 23% de la mortalité,

- janvier 1986 (+37,67%) a été précédé par un mois de janvier 1985 avec 44,65% de tués en moins. Ce mois m'avait particulièrement intéressé lors de mon analyse des effets destructeurs des amnisties présidentielles. Certains de mes opposants évoquaient la possibilité de variations aléatoires, indépendantes de l'anticipation d'un "pardon des fautes" rendant une certaine proportion d'usagers moins respectueux des règles. J'avais comparé les variations mensuelles dans plusieurs pays pour documenter ces faits. L'Allemagne est un pays au climat plus continental que celui de la France et les périodes d'enneigement bloquant le trafic routier provoquent des modifications très importantes des statistiques mensuelles de mortalité. En janvier 1985, année à neige, la mortalité en RFA a été de 480 tués, contre 735 en janvier 1986  et 863 en janvier 1984. Le passage de 480 à 735 représentait une croissance de 53% qui n'indiquait pas en réalité la moindre augmentation de risque sur les routes allemandes en janvier 1986, ce mois était même meilleur que janvier 1984.

- janvier 1988 (+30,58%) a été précédé par un mois de janvier 1987 anormalement bon avec  une réduction de 20,82% du nombre de tués. Il faut cependant, nous le verrons, conserver à l'esprit cette différence de plus de 10% entre la dégradation de janvier 1988 et le bon résultat de 1987, elle avait une seconde explication qui est l'anticipation de l'amnistie présidentielle.

Ce n'est pas le fait du hasard si trois de ces quatre  mois de forte dégradation des résultats sont des mois de janvier, c'est un mois où des chutes de neige prolongées tenant au sol peuvent réduire la circulation dans des proportions très importantes. Ce phénomène est irrégulier et il faut le documenter pour en tenir compte.

Il reste donc à étudier un mois qui intrigue, le seul parmi les 438 étudiés qui dégrade de façon très importante ses résultats alors que le mois équivalent de l'année précédente était un mois avec des résultats peu différents de ceux de l'année précédente. Peut-on imaginer que cet exemple unique pourrait être utilisé pour innocenter la LOPSSI2 ? Il est possible d'écarter cette hypothèse. Ce mois atypique est le mois de Février 1988 (+27,04%) précédé d'un mois de février 1987 avec + 2,08% de tués sur les routes. Ce mois appartient à la période précédant l'amnistie de 1988 et j'avais étudié ces dégradations des résultats de la sécurité routière à la suite de publications irresponsables dans la presse spécialisée annonçant une amnistie à l'occasion d'une élection présidentielle. Ces documents sont accessibles sur le site www.securite-routiere.org , ce n'était pas le cas de février 1987 qui avait été un mois "normal" avec 2,08% de tués en plus que février 1986. Nous avons vu que janvier 1988 présentait une dégradation plus importante que l'effet défavorable du bon mois de janvier 1987, elle relevait en partie de l'effet amnistie.
 
Les deux facteurs de modification brutale de  la mortalité

Nous avons vu ci-dessus que les dégradations soudaines de la mortalité routière doivent d'abord être analysées en regardant attentivement les mois équivalents des années précédentes.  Il est alors facile d'identifier un "vrai très bon mois" l'année précédente qui produit un "faux mauvais mois" l'année suivante. Les responsables de la sécurité routière peuvent alors dormir tranquilles, leur responsabilité n'est pas en cause.

Quand cette explication fait défaut, il faut regarder la durée de l'évolution et son lien éventuel avec un facteur causal plausible. Une évolution favorable peut être brutale, prolongée et avoir une cause précise.

Les années 2002 et 2003 sont passionnantes car elles mettent bien en évidence l'influence de ces facteurs particuliers. Au début de 2002, nous étions encore confrontés à une légère dégradation préélectorale pouvant être reliée à des propos imprécis de Ségolène Royal (en novembre 2006 et en janvier 2007), laissant entendre qu'elle n'avait pas encore pris de décision sur une éventuelle amnistie lors de l'élection présidentielle. L'inversion de la tendance se produit à partir de l'élection et se poursuit jusqu'à la fin de l'année, favorisée par l'annonce de la priorité présidentielle donnée à la sécurité routière (14 juillet), par les Etats Généraux de la sécurité routière (septembre) et finalement les annonces de décembre 2002 rendant publiques les décisions gouvernementales. Certaines furent  mises en oeuvre immédiatement, comme l'interdiction des indulgences. Cette dernière mesure prise par Nicolas Sarkozy était particulièrement importante. La chute de la mortalité en décembre est intense et elle va se poursuivre les mois suivants. Cette évolution, avant les radars automatiques qui apparaîtront à la Toussaint 2003, met en évidence la sensibilité des usagers à un changement de politique crédible et concret, allant du président de la République à l'administration en passant par le Premier ministre et son gouvernement.

évolution 2002_2003 de l'accidentalité

Un autre graphique permet de voir l'importance des dommages provoqués par l'élection présidentielle  une à une époque où l'amnistie était quasiment certaine (1988). Les deux premiers mois de l'année ont connu une mortalité accrue de plus de 20%.

amnistie 1988

Conclusions

Des analyses précises sont indispensables pour fonder les commentaires portant sur l'évolution de l'accidentalité observée en Janvier 2011. Affirmer que la LOPSSI2 a tué est une affirmation grave, cela signifierait que ceux qui ont affaibli le permis à points sont soit des incompétents, soit des assassins, suivant leur niveau de compréhension du risque d'un "mauvais signal", pour reprendre le terme d'un secrétaire d'Etat aux transports,  Dominique Bussereau,  qui n'a pas la réputation d'un homme aimant l'aventure et la provocation.

Si la LOPPSI2 a tué en tranquillisant les usagers qui craignaient pour leur permis, cet effet psychologique pouvait avoir des conséquences graves dès le mois de janvier 2011. Nous avons vu que les retournements de situation peuvent être rapides et très importants.

Il faut prendre en compte les résultats observés au cours des 438 derniers mois. Pendant cette période longue, nous n'avons observé que 5 mois avec un accroissement de la mortalité dépassant 20% et leur analyse permet d'identifier un mécanisme plausible de cette augmentation  exceptionnele de la mortalité.

Quand on compare le bilan des tués par accident de la route d'un mois donné au mois de l'année précédente, il faut commencer par regarder si ce mois de comparaison était lui même bon ou mauvais. Cette estimation se fait en multipliant le bilan de l'année par la valeur moyenne de la contribution de ce mois au bilan annuel. Pour le mois de janvier cette valeur moyenne est de 7,4%. 273 personnes ont perdu la vie sur les routes en Janvier 2010. Si ce mois avait été un mois de janvier "moyen" pour une année avec 3994 décès, la mortalité aurait été de 7,4% de 3994 soit 296, il y en a eu 331.