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Sécurité : terme général caractérisant l’absence de danger. En pratique le risque nul n’existe pas et un ensemble de dispositions tente de le réduire. Il est commode de diviser les actions humaines dans ce domaine en trois classes en fonction du moment où l'on agit par rapport à l'accident : sécurité primaire, secondaire ou tertiaire. D'autres modes de classification ont leur intérêt en attirant l'attention sur les  mécanismes utilisés pour réduire le risque. La distinction entre la sécurité active et la sécurité passive recoupe en grande partie les notions de sécurité primaire et de sécurité secondaire. La sécurité peut impliquer une action qui intervient pour prévenir l'accident, par exemple une amélioration de la formation du conducteur ou un dispositif mécanique prévenant le blocage des roues au freinage. La sécurité est passive quand le mécanisme n'implique pas une action mais est la conséquence d'un état de fait. Avoir un véhicule dont l'habitacle résiste bien aux déformations lors d'un choc, porter un casque relève de la sécurité passive. Il est souvent plus explicite d'opposer la sécurité comportementale qui fait appel à l'action humaine et la sécurité structurelle (dite aussi intrinsèque) qui est fondée sur des caractéristiques physiques des éléments du système (structure du véhicule, vitesse limitée à la construction, infrastructure routière, structure d'un casque ou d'un sac gonflable).

Sécurité primaire : réduction du risque produite par une diminution du risque d’accident. Elles concernent aussi bien l’usager, (formation, réglementation encadrant son comportement, expérience), que le véhicule (freinage, tenue de route, réduction de la puissance) et l’environnement (feux, ronds-points, séparation des chaussées). C’est au niveau de la sécurité primaire que les gains les plus importants peuvent être obtenus.

Sécurité secondaire : réduction du risque produite par la protection de l’usager qui n’a pu éviter l’accident. Une modification de la structure du véhicule (habitable rigide et avant déformable, meilleure conception du volant et de la colonne de direction), une ceinture de sécurité, un sac gonflable, un casque, améliorent la sécurité secondaire. Malgré les progrès considérables effectués par les constructeurs depuis une trentaine d'années il y a encore des progrès possibles en sécurité secondaire, aussi bien dans les chocs frontaux que latéraux, ainsi que dans la réduction de l'agressivité des véhicules vis-à-vis des usagers extérieurs. Ce dernier objectif implique le contrôle des accessoires agressifs interdits (protections dangereuses de certains avants de 4x4) et surtout le renoncement à la course à la puissance qui s'est accompagnée d'un accroissement du poids et donc de l'agressivité des véhicules. La sécurité secondaire de l'infrastructure est une notion insuffisamment prise en compte dans notre pays. Placer un obstacle dangereux sur l'îlot central d'un giratoire, planter des arbres en bordure de la chaussée au lieu de les placer au delà d'un fossé correctement conçu, ne pas protéger une buse d'écoulement des eaux, sont des facteurs de risques facilement évitables. Il est indispensable de créer une expertise systématique des infrastructures routières par un organisme indépendant des maîtres d'œuvre et des maîtres d'ouvrages, portant aussi bien sur les infrastructures anciennes que sur celles en cours de réalisation. François Hollande s'est engagé à réaliser cette expertise pendant sa campagne pour l'élection présidentielle.

Sécurité tertiaire : réduction du risque produite par une meilleure prise en charge de l’usager accidenté. Le développement des secours (SAMU), l’amélioration de leur qualité améliorent la sécurité tertiaire. La réduction porte à la fois sur la mortalité, sur le risque d’aggravation des lésions au cours du transport et sur le risque de séquelles. Il faut accepter l’idée que les plus gros progrès dans ce domaines ont été effectués. De nouvelles améliorations sont possibles mais les gains qu’elles produiront sur la mortalité seront très réduits.

 SETRA : Service d’Etudes Techniques des Routes et Autoroutes. 46 avenue Aristide Briande à Bagneux (92220). Le SETRA produit des analyses statistiques sur les accidents et de nombreux documents sur les aménagements routiers.

 STAPP : conférence STAPP. Congrès annuel des accidentologistes et des biomécaniciens organisé par la SAE (Society of Automotive Engineers). Elle se tient chaque année aux USA. Elle doit son nom au colonel Stapp qui joua un rôle de précurseur dans la détermination des tolérances humaines aux chocs et aux décélérations sans impact.