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BAAC : ( Bordereau d’Analyse des Accidents Corporels). C’est le document de base permettant les études épidémiologiques exhaustives des accidents corporels de la circulation en France. Chaque fois qu’un accident ayant provoqué un dommage corporel est signalé à un commissariat de police ou à une brigade de gendarmerie ce document est établi et une saisie sur des supports informatiques au niveau national permet d’établir les statistiques officielles de l’insécurité routière. Il ne faut pas demander à ce document plus que ce qu’il peut apporter. Ceux qui l’établissent ne sont pas des spécialistes de l’accidentologie et s’assurer qu’une ceinture était effectivement portée n’est pas une démarche simple. Dans mon expérience qui est ancienne, je travaille sur cette base de données depuis sa création, les renseignements concernant le lieu de l’accident, ses caractéristiques générales, celles des véhicules et des usagers impliqués sont les plus fiables, avec cependant des difficultés liées à l'évolution des méthodes utilisées dans le fichier des cartes grises pour identifier les types de véhicules. Les données concernant les occupants non impliqués (les passagers) sont moins fiables. Certains d’entre eux ne sont pas identifiés, en particulier quand ils sont indemnes et ce biais peut augmenter artificiellement le taux de gravité des accidents. La place dans le véhicule n’est pas toujours facile à identifier, comme l’usage des dispositifs de retenue des enfants. Les résultats des tests de dépistage de l’imprégnation alcoolique sont disponibles, mais ceux des dosages d’alcoolémie sont encore trop souvent absents. Les comparaisons entre les dénombrements des assureurs et ceux des forces de l’ordre dans les BAAC mettent en évidence des divergences inhérentes au modes de recueil des données. Un cycliste qui fait une chute et se blesse ne sera pas pris en compte par un BAAC si les policiers et les gendarmes ne sont pas appelés, c’est-à-dire dans des chutes bénignes. Un tel accident peut être déclaré à l’assureur si un contrat prévoit une indemnisation en cas d’arrêt de travail ou d’incapacité. Le développement à Lyon du registre des accidents pour le département du Rhône, en utilisant les renseignements produit par les établissements de soins a précisé les différences entre les sources disponibles, notamment la sous déclaration dans les BAAC des accidents avec des blessures légères impliquant un seul usager  L’absence de procédure d’évaluation est un des reproches que l’on peut faire au recueil statistique assuré par les BAAC. Le tirage au sort d’un certain nombre de bordereaux et leur contrôle a posteriori ne serait pas une manifestation de méfiance vis-à-vis de ceux qui les établissent, mais un outil indispensable pour dépister les données les moins fiables et tenter d’améliorer leur recueil. Malgré les critiques que l’on peut formuler à l’égard des BAAC, la base de données formées par leur réunion est à la base de l’étude épidémiologique des accidents de la route et peu de pays européens publient autant de résultats détaillés concernant la sécurité routière. 

Biomécanique : C’est la mécanique du vivant. Cette discipline tente de préciser tous les effets mécaniques (efforts, contraintes, pressions etc. subis par des tissus vivants, soit dans leurs conditions de fonctionnement normal, soit quand ils sont soumis à des chocs. Dans ce dernier cas, les blessures surviennent quand les sollicitations mécaniques dépassent les tolérances des tissus et des organes

Blessés : Depuis 2005, les statistiques produites par l'Observatoire Interministériel de Sécurité Routière à partir des BAAC distinguent parmi les personnes impliquées dans un accident des impliqués indemnes et des blessés qui sont classés en deux groupes. Les blessés dont l’état à justifié des soins, mais sans hospitalisation de plus de 24h et les blessés hospitalisés plus de 24 heures. L’analyse de ces critères sur une longue période montre qu’ils évoluent, une proportion croissante de personnes subissant des blessures très légères n'est pas dirigée sur un établissement de soins, ce qui contribue à réduire le nombre de blessés et accroît artificiellement la proportion de blessés hospitalisés. Il faut également tenir compte d'une autre évolution qui agit en sens inverse, la durée de séjour dans les établissements de soins se réduit pour des raisons multiples, notamment l'évolution des techniques d'explorations dans les services d'urgence et le souci des établissements d'éviter des hospitalisations qui ne s'imposent pas, en particulier pour des raisons de disponibilité des lits hospitaliers. Il est donc difficile de suivre sur le long terme l’évolution de la gravité des accidents. Le meilleur indicateur demeure l’évolution du nombre des tués.